Une année s’achève sur les commémorations de Charles Darwin. Une nouvelle année s’ouvre sur les chemins de la biodiversité, l’ONU ayant proclamé 2010 Année de la Biodiversité.

Les enjeux majeurs de notre planète impliquent de changer de paradigme et de postures, nous sollicitant ainsi pour être encore plus ouverts, plus créatifs. Parallèlement, la nature n’en finit pas de nous inspirer en nous fournissant des exemples d’adaptation.

Un outil au service de la créativité : les animaux créatifs

Les animaux créatifs offrent une méthode de détour analogique, basée sur les stratégies d’adaptation à l’évolution. Développé notamment par Steeve Grossman (animal crackers), cet outil s’inspire des théories de Darwin : les organismes vivants sont en perpétuelle évolution grâce aux phénomènes de mutation aléatoire – porteurs de changements – et à la sélection naturelle des espèces.

Cette évolution décrite par Darwin constitue en elle-même un processus de résolution de problème.

Les animaux créatifs reprennent ce processus, à travers 3 étapes :

  • L’extinction : les idées actuelles n’étant plus adaptées à la situation, il s’agit de se défaire de tous les schémas, manières de voir et de penser habituelles ; de comprendre avec un autre angle de vue les raisons d’un échec ; c’est se préparer au changement.
  • La mutation : avoir des germes d’idées nouvelles par transposition analogique avec les réponses créatives fournies par les animaux face aux défis de l’adaptation.
  • La sélection : les pistes d’idées sont passées au tamis et optimisées de manière créative.

Le biomimétisme, un générateur d’innovations

S’inspirer de la nature prend un essor tout particulier ces dernières années à travers une discipline émergente : le biomimétisme.

Janine Benyus l’a théorisé dans son ouvrage Biomimicry : Innovations Inspired by Nature.

Le biomimétisme consiste, pour la création d’activités humaines, à s’inspirer de solutions efficaces et durables développées depuis des millions d’années par les organismes vivants au service de la biosphère ;
il s’agit d’étudier les meilleures idées de la nature, issues de la sélection naturelle, et ses lois sous-jacentes (par exemple la nature récompense la coopération, elle puise sa créativité dans les contraintes, elle recycle tout).

Il met en œuvre des équipes transversales, faisant travailler ensemble biologistes, ingénieurs, designers,…

Ses champs d’application sont multiples, comme :

  • L’analyse cyclique pour l’éco conception ; l’écologie industrielle ; les organisations et systèmes
    d’information (s’inspirer des modèles des ruches, essaims, fourmilières).
  • L’innovation industrielle : l’invention du velcro basée sur les propriétés d’une plante, la bardane, a ouvert la voie à de nombreux développements ; des peintures autonettoyantes grâce à une transposition de l’effet lotus (la saleté n’adhère pas sur ses feuilles) ; un film adhésif anti-bactéries grâce aux mécanismes de la peau du requin ; des turbines plus aérodynamiques grâce à la locomotion du dauphin

Pour en savoir plus, et oser des bissociations et fertilisations avec les stratégies de la nature :

Sur les animaux créatifs

  • Le Centre Iris propose une formation unique avec l’adaptateur de la méthode en France
  • On peut aussi consulter le site de Steeve Grossman
  • Ou le livre de Olivier Bérut – Steeve Grossman : Les animaux créatifs, faire jaillir des solutions avec les inventions de la vie, Editions Insep Consulting.

Sur le biomimétisme

Sur Charles Darwin

Sylvie SESÉ

KEYWORD, Etudes qualitatives et innovations responsables