Créer en intelligence collective, selon la sagesse des contes

Compte-rendu de la réunion-conférence du 31 mars 2011, animée par Jean-Pascal Debailleul, La voie des contes®. Compte-rendu réalisé par Clotilde Lacambre pour l’équipe de la Lettre Créa-france.

Le Petit Chaperon Rouge, Hansel et Gretel, Le Chat Botté, Blanche Neige… autant de contes qui résonnent à nos oreilles avec une pointe de nostalgie et nous rappellent l’enfance. Et pourtant, les contes ne sont pas que pour les enfants !
Ils permettent aussi aux adultes de mettre de l’ordre dans le chaos, de découvrir des choses inattendues, et d’aller au-delà des limites entendues, dans un processus d’intelligence collective. C’est ce que nous a fait partager Jean-Pascal Debailleul lors de cette réunion-conférence…

La structure narrative du conte et les clés pour créer des contes

Les contes proposent une structure narrative qui permet de cheminer dans la logique de l’histoire ; car tous les éléments du conte, du début à la fin de l’histoire, fonctionnent ensemble, et s’imbriquent pour concourir à un résultat.

Parmi les ingrédients, on retrouve :

• Le héros, un héros qui a souvent peu de moyens, mais qui possède cette chose précieuse qu’est l’innocence du regard
• Des obstacles, des difficultés qui vont placer le héros en position délicate, et le mettre dans la nécessité de surmonter ces difficultés
• De la magie et du fantastique qui vont aider le héros dans les moments où il croit tout perdu
• Une fin heureuse ! Grâce à la magie et à ses propres ressources, le héros accède à un nouvel état, atteint le Graal, atteint un modèle d’accomplissement…

Jean-Pascal nous a également livré des clés pour créer en intelligence collective selon la sagesse des contes :

• Considérer la réalité comme « un tout possible », « un infini des possibles »
• Adopter une posture d’ouverture et être dans la volonté de recevoir, ce que Jean-Pascal appelle « se mettre en non-retour de recevoir par l’aléatoire »
• Émettre sa nécessité d’aboutir, être conscient du besoin. Lorsque l’on crée un conte, Jean-Pascal nous conseille de ne pas hésiter à dramatiser un peu cette nécessité, ce besoin dans lequel se trouve le héros ; car la force de la nécessité permet d’ouvrir de nouvelles portes, de nouveaux chemins.
• Être attentif aux signaux faibles
• Mettre du contraste, renforcer les oppositions

Au final, cela permet d’élargir le champ des possibles, en court-circuitant les limites que nous projetterions via un chemin plus rationnel.

Deux niveaux de lecture du conte

Le conte propose deux niveaux de compréhension : il y a tout d’abord celui que nous appellerons la petite histoire. C’est le récit magique, mystérieux, parfois triste, parfois joyeux, mais toujours palpitant qui nous fait vivre les péripéties du héros…

Et puis il y a celui de la grande histoire : au-delà du récit, le conte porte une dimension pratique qui émerge par le décodage conceptuel du récit.

C’est à partir de ce niveau « méta », de cette transcription du récit, que Jean-Pascal nous a proposé de créer un conte, tous ensemble, en mobilisant notre « pouvoir de songe ». Ce pouvoir de songe peut être mobilisé avec tous types de groupe, puisque tout un chacun a le pouvoir de rêver, sans pré-requis.

En effet, la méthode de la voie des contes® consiste à placer les questions dans le miroir d’un conte. Le conte est choisi au hasard avec des dés, et le numéro proposé par le dé renvoie au numéro d’un conte parmi une série de livres. L’animateur lit alors au groupe la transposition du conte (et non pas le récit lui-même), puis demande au groupe d’imaginer le récit…

Le conte, un outil d’intelligence collective

A l’instar des ingrédients d’un conte, qui fonctionnent ensemble, tous les individus participant à un processus d’intelligence collective fonctionnent ensemble.
Jean-Pascal décrit cette intelligence collective, au sens large, comme un rassemblement d’intelligences.

Et c’est ce rassemblement, cette construction commune, qui permet de multiplier les « potentialités ». En étant conscient des potentiels, l’individu est plus créatif ; mais il est également stimulé par les autres, qui deviennent des sources d’inspiration, des « courants créateurs avec lesquels on peut naviguer ». On élargit alors les potentialités, ce qui favorise l’innovation.

Le moteur qui permet à ces intelligences de fonctionner et d’élargir les potentialités, c’est le groupe, le « créer ensemble », à l’image d’un orchestre.

Jean-Pascal a utilisé cette métaphore de l’orchestre de jazz ou de flamenco pour illustrer le processus qui est à l’œuvre : lorsque l’orchestre improvise, chacun donne le meilleur de lui-même ; puis vient parfois un moment magique où tout s’aligne. Le moment, le thème, les musiciens ne font plus qu’un. Ce moment magique ne se produit pas par consensus, mais par accident : chacun était dans son mouvement individuel et à un moment il y a eu un choc, les éléments se sont désassemblés pour se réassembler dans le courant créateur.

On a sélectionné les éléments pertinents pour développer le mouvement collectif, et on a entendu un signal de cohérence, d’unisson.
L’intelligence collective mobilise ainsi la sagesse de groupe, que le conte permet d’illustrer et de renforcer. Alors, ensemble, partageons nos imaginaires, créons un imaginaire collectif, contons !

Pour en savoir plus : commandez à Jean-Pascal DEBAILLEUL son livret numérique gratuit d’initiation Devenez créateur de légende grâce à l’intelligence collective et la sagesse des contes.

Bibliographie de Jean-Pascal Debailleul

Livres

• « Vivre la magie des contes » (Albin Michel, 1998)
• « Se réaliser par la magie des coïncidences » (Jouvence, 2000)
• « La synchronicité par les contes » (Souffle d’Or, 2003)
• « Manuel de thérapie par les contes de fées » (Souffle d’Or, 2010)
• « Contes pour apprendre à voler » (Le Courrier du Livre 2011)

Jeux de Créativité et d’Intelligence Collective

• « Le Jeu de la Voie des Contes » (Souffle d’Or 2003- 2007- 2010)
• « Horaklès, le jeu du héros » (Guy Trédaniel, 2009)
• « Vortex du nouveau monde » (Internet 2009)
• « Voler » (dans « Contes pour apprendre à voler » – Le Courrier du Livre 2011)